22 Août : Bouchet-Saint-Nicolas - Pradelles 21 kms

Ce matin c'est grisaille, il fait frisquet au  Bouchet-Saint-Nicolas à   l'altitude de 1200 mètres. La ballade  sur les hauts plateaux volcaniques est sereine, sans dénivelé et dans un calme total. Les paysages sont parfois baignés par un maigre rayon de soleil qui aura tendance à  jouer les absents tout au long de la journée. Les parcelles sont souvent ceintes par des murets de pierres. L'élevage de bovins est très présent. Le maïs n'est pas bien haut et les tonnes à eau fleurissent dans les champs. La sécheresse est réelle au point que des communes comme Bouchet-Saint-Nicolas ont un réseau d'eau potable qui ne fonctionne plus! Donc il faut approvisionner de l'eau en citerne pour un coût important.

La deuxième partie de l'étape  est une longue montée jusqu'à l'altitude de 1235 mètres avant la descente vers Pradelles non loin des gorges et de la source de l'Allier.

J'arrive dès  14H30 au gîte de "la Mère Cadenette" à Pradelles et là  c'est l'enchantement.  Dans une ancienne étable,  tout a été aménagé avec goût jusqu'aux alcôves où nous couchons comme les ouvriers  qui dormaient auprès des animaux pour bénéficier de leur chaleur. C'est un site qui respire vraiment l'ambiance du chemin. Le propriétaire, Olivier, me raconte l'histoire extraordinaire de ce lieu unique qu'il convient absolument de découvrir. En plus, j'ai mangé une tartiflette au bleu d'Auvergne exceptionnelle.  Merci Olivier pour ce bon moment passé chez vous.

21 Août : Monastier-sur-Gazeille - Bouchet-Saint-Nicolas 26kms

Le 22 septembre 1878, le jeune écrivain écossais Robert Louis Stevenson part à pied du Monastier-sur-Gazeille avec l'ânesse Modestine. 12 jours, 220 km et beaucoup d'aventures plus tard,  il arrive à Saint-Jean-du-Gard. 

Son  objectif était double : oublier le retour en Amérique de la belle Fanny Osbourne et aller à la rencontre du pays des camisards. 

Son journal de route fut publié en 1879 sous le titre de "Voyage avec un âne dans les Cévennes " et précéda de quelques années ses œuvres les plus connues :"L'île au trésor "et "Le cas étrange de Dr Jekyll et de Mr Hyde".

Cet itinéraire est devenu le Chemin de Stevenson (GR 70) qui offre aux randonneurs la possibilité de suivre les traces de cet aventurier écossais amoureux de la France.

"Je ne voyage pas pour aller quelque part, mais pour voyager; je voyage pour le plaisir du voyage. L'essentiel est de bouger ; d'éprouver d'un peu plus près les nécessités et les aléas de la vie, de quitter le lit douillet de la civilisation, et de sentir sous ses pieds le granit terrestre avec, par endroits, le coupant du silex"

                                                         Des émules  de Stevenson.

Parti à  8 heures,  je remonte sur les plateaux volcaniques avant d'entamer une descente périlleuse vers les Gorges de la Loire. Les pluies orageuses abondantes de la semaine précédente ont profondément raviné le terrain et je prend beaucoup de précautions pour espérer aller plus loin. J'arrive à  Goudet au dessus duquel se dresse le château de Beaufort du XIIIE siècle.

 

Je passe au camping pour boire une bonne bière et manger mon saucisson au piment  d'Espelette afin de prendre des forces car je sais que la remontée de la vallée de la Loire sera difficile. Ce fut le cas effectivement et j'arrive finalement au Bouchet-Saint-Nicolas à 17 heures  passées. 

La fin de l'histoire  est belle, Notre hôtesse Emilie du gîte de "la Retirade" avait zappé que le gîte était entièrement réservé par un groupe. Nous sommes deux randonneurs dans la même situation.   Qu'à cela  ne tienne , Emilie  nous invite à dormir dans sa maison. Pour nous c'est royal: bières,  lave-linge, confort optimal et en plus un succulent repas partagé avec notre hôtesse  et une amie. Emilie est une vraie pro  dont la sympathie n'a d'égal que ses compétences. Je met en garde les randonneurs qui seraient tentés de vouloir en profiter. C'était une expérience unique mais je vous engage à réserver au gîte ou vous serez très bien reçus avec d'excellentes prestations.