03 Septembre: Mende - Grèzes 19 kms

Ce matin, je n'y coupe pas. Deux heures de pluie intense! Pas de photos, des glissades mal maîtrisées et des documents un peu humides. ..Une fois cet intermède passé,  le soleil a la bonne idée de ne pas m'oublier et je poursuis mon petit bonhomme de chemin sans voir personne si ce n'est un chien hargneux en liberté ! C'est tout simplement honteux de risquer l'accident...Pas un randonneur en vue de toute ma journée. 

J'arrive dans un site connu des naturalistes depuis le XIXE siècle, les roches de Cénaret qui renferment de nombreux fossiles vestiges d'un écosystème aujourd'hui disparu et vieux de 175 millions d'années.  À cette époque,  c'est un océan qui recouvrait la Lozère. 

Cette étape ressemble aux montagnes russes. Ça monte et ça descend sans arrêt et déjà, j'aperçois au loin le petit village de Grèzes perché sur sa colline. Il me faudra beaucoup de persévérance pour l'atteindre avec des pentes à plus de 22 %. Il y a un vieux château,  une fontaine  et 50 habitants, 

Il est 14H30 et mon hôtesse m'accueille avec avec un grand sourire et un verre d'eau. Je ne la reverrai pas de la soirée pour cause de randonnée locale. Ma chambre est une annexe du garage et le coin repas un réduit dans lequel je mange seul face au mur un repas qui ne me laissera pas un grand souvenir. Il y a presque de quoi déprimer! On est très loin  de l'esprit de partage du chemin. Heureusement,  la rédaction des articles du blog  occupe mon esprit. Il y aura des jours meilleurs. 

02 Septembre:La Fage - Mende 26 kms

Ce matin le temps est incertain. Après quelques kilomètres, je rencontre un jeune homme qui vient soigner ses moutons sur le plateau. Nous engageons la conversation et il me demande d'où je viens, où je vais et mon âge. Il me dit qu'il a 84 ans.  Il en paraît 70! J'en reste coi .Il m'explique qu'il  y a une descente très difficile dans peu de temps. En effet, dans la forêt,  cette descente est très étroite, très raide et humide ne voyant jamais le soleil. Heureusement qu'il ne pleut pas et j'en sors indemne. Peu de temps après,  la pluie arrive et l'averse durera 30 minutes. Il faut rapidement sortir le couvre-sac et le vêtement de pluie avant de les faire sécher.  C'est aussi cela le chemin...

Peu de choses à dire sur le reste de l'étape jusqu'aux portes de Mende. 

Sur le Causse, il y a un aérodrome bien connu des amateurs de cyclisme. En effet, Le Tour de France y fait souvent étape et l'arrivée est redoutable dans la montée entre la ville de Mende et l'aérodrome.  Les pourcentages sont très sévères sur plusieurs kilomètres. Laurent Jalabert en est la star incontestée au point qu'il existe même une borne à son nom en souvenir de ses exploits passés.  Il faut dire qu'il est voisin puisque de Mazamet.

Après cet intermède sportif, j'espère arriver rapidement dans la ville de Mende. C'est mal connaitre les créateurs des chemins de Grande Randonnée qui se font un malin plaisir à nous en donner toujours plus. Je parcoure donc sur plus de 3 kilomètres le sentier d'interprétation qui surplombe la ville. C'est très instructif et la vue sur la ville est superbe.  

Dans la descente se trouve un Ermitage avec des grottes et jusqu'au  bas, il y a les stèles d'un chemin de croix que je ne conseille pas à des personnes en petite condition physique.

La vraie star de la ville est bien  sûr la cathédrale dont la construction a  été voulue par le Pape Urbain V. La vieille ville est intéressante ainsi que les bords du Lot. Je ne m'attarde pas car la surprise est que mon auberge de jeunesse se trouve à 2 kilomètres du centre de la ville. Je n' y reviendrai pas et le contenterai de quelques provisions achetées au supermarché voisin car l'auberge de jeunesse ne fait pas de repas. 

À partir de 20 heures, l'orage arrive avec des pluies diluviennes.  Tout le monde est content,  la pluie est nécessaire et le randonneur ne sera pas trempé !